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Fantino ACDI-CIDA 375pxLes enfants du monde entier sont capables de grandes choses. Cependant, pour y parvenir, ils doivent avoir les éléments essentiels à leur survie en quantité suffisante : nourriture, eau et soins de santé. À l’aide de ces ingrédients fondamentaux et des possibilités d’apprentissage, toutes les filles et tous les garçons peuvent devenir des membres actifs de leur famille et de leur collectivité.

Bon nombre d’entre nous ont constaté de première main les difficultés avec lesquelles les femmes et leurs enfants sont aux prises quotidiennement dans les pays en développement. De nos jours, les produits de première nécessité (eau propre, repas nutritifs ou médicaments pour traiter une maladie) demeurent hors de la portée de nombreuses personnes. J’en ai été témoin récemment, lorsque je me suis rendu dans la région du Sahel, en Afrique de l’Ouest et au Nigéria. J’ai pu observer les efforts que déploie le Canada afin de donner une formation aux travailleurs de la santé communautaire, d’appuyer les établissements de santé et de rendre les services de soins de santé accessibles aux collectivités rurales mal desservies. Comme dans plusieurs régions du monde, de multiples obstacles entravent la prestation des soins de santé essentiels en Afrique.

Le renforcement des systèmes de santé, la réduction du fardeau des maladies et l’élargissement de l’accès à des aliments nutritifs et à des micronutriments essentiels sont tous des moyens qu’emploie le Canada pour contribuer à ces objectifs.

En juin 2010, sous la direction du premier ministre du Canada, Stephen Harper, les dirigeants des pays membres du G8 ont entériné l’Initiative de Muskoka sur la santé des mères, des nouveau nés et des enfants, qui vise à sauver la vie de femmes et d’enfants dans les pays en développement.

Le Canada a pris un engagement important à l’égard de la santé des femmes et des enfants, car il a promis de fournir, de 2010 à 2015, 1,1 milliard de dollars en plus de la somme de 1,75 milliard de dollars qu’il avait déjà décidé d’investir. D’autres nations et partenaires d’optique commune ont adhéré à l’Initiative et, ensemble, ils ont promis de verser au total 7,3 milliards de dollars américains en nouveaux fonds, sur une période de cinq ans.

Cette même année, les Nations Unies ont lancé la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant, établie sous les auspices du secrétaire général, dont le but fondamental est d’améliorer le niveau de vie des mères et des enfants. Conscient du rôle de chef de file que joue le Canada en matière de responsabilisation, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki moon, a demandé par ailleurs au premier ministre Stephen Harper de coprésider, aux côtés du président de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, la Commission de l’information et de la redevabilité pour la santé de la femme et de l’enfant mise sur pied par les Nations Unies. La Commission a établi dix recommandations pragmatiques pour veiller à ce que chaque dollar, chaque initiative et chaque activité permettent d’atteindre des résultats concrets. Ces recommandations reposent sur un cadre de responsabilisation axé sur un mécanisme de suivi, d’action et d’examen, qui mène à une amélioration et à un apprentissage continus. En concentrant nos efforts sur ces mesures, nous pourrons aider à améliorer concrètement la vie des femmes et des enfants dans les pays en développement.

De plus, la Commission a recommandé la création d’un groupe d’experts indépendants qui a publié son rapport intitulé Tenir les promesses, mesurer les résultats. Je suis impatient de passer en revue l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations de la Commission, et de voir sur quels secteurs nous devrons nous concentrer davantage pour accélérer les progrès.

En tant que ministre de la Coopération internationale du Canada, je pense souvent à l’importance de la santé des mères, des nouveau nés et des enfants pour réduire la pauvreté dans les pays en développement.

Je suis heureux d’annoncer que le Canada est en bonne voie de mettre pleinement en œuvre la totalité de sa contribution de 2,85 milliards de dollars. Cependant, il n’est pas simplement question d’argent. Nous avons aussi pris un engagement envers les mères et les enfants, c’est-à-dire celui de réduire le nombre de décès évitables parmi les mères et les enfants. Or, c’est exactement ce que nous faisons, en collaboration avec les gouvernements nationaux, les institutions multilatérales et mondiales et la société civile.

L’Initiative de Muskoka, mise de l’avant par le Canada, cible les pays ayant un taux de mortalité maternelle et infantile élevé ; près de 800 millions de dollars sont investis dans 26 pays d’Afrique, des Amériques et de l’Asie.

En Éthiopie et au Zimbabwe, grâce à un partenariat avec CARE Canada, plus de 4 500 femmes enceintes et qui allaitent et plus de 9 000 enfants de moins de cinq ans ont eu accès à des services de santé et de nutrition, y compris à des consultations prénatales.

Des partenaires canadiens en Haïti, notamment Aide à l’enfance Canada et International Child Care Canada, offrent des services de soins de santé primaires de qualité à des milliers de femmes et d’enfants qui n’y auraient pas accès autrement. Nous avons vu une hausse du taux de vaccination contre la rougeole et la rubéole, qui est passé de 44 % à 66 % en 2011. Le taux de vaccination contre la poliomyélite a quant à lui été porté à 78 % en 2011. En veillant à ce que les enfants grandissent en santé, nous pouvons constater une hausse des inscriptions dans les écoles. Un meilleur départ dans la vie des enfants est essentiel pour que ceux-ci aient les outils nécessaires afin d’apprendre et de grandir.

Ces projets font partie de milliers de projets conformes à la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant du secrétaire général des Nations Unies réalisés par le Canada et plus de 200 partenaires afin de réduire les taux élevés de mortalité et d’améliorer la santé – médiocre – des femmes et des enfants dans les pays en développement. La communauté du développement international a suscité un élan et s’est engagée de façon remarquable ; je suis très heureux que le Canada joue un rôle de chef de file dans ces efforts à l’échelle internationale.

De nombreux pays font des progrès considérables en recentrant leur attention sur les femmes et les enfants. Le Bangladesh, le Népal et le Rwanda ont réduit la mortalité des nouveau-nés de plus de 30 % au cours des dix dernières années, et ils fournissent maintenant des modèles d’amélioration de la survie des nouveau-nés grâce au recours à des approches novatrices.

Des pays comme la Tanzanie, le Malawi et le Cambodge ont réduit le taux de mortalité maternelle dans une proportion pouvant aller jusqu’à 70 % en concentrant leurs efforts sur l’aide aux femmes pendant la grossesse et immédiatement après l’accouchement. Partout en Afrique, des travailleurs de la santé communautaire, y compris des sages femmes, reçoivent une formation afin d’être en mesure de fournir une plus vaste gamme de services et d’apporter une aide vitale aux femmes et aux nouveau nés.

Ces résultats de développement et ces partenariats sont encourageants, mais parallèlement, nous continuons d’être aux prises avec de graves obstacles. Près de quatre millions de nouveau-nés mourront cette année au cours de leurs quatre premières semaines de vie et la moitié, pendant leur première journée de vie. Ils perdront la vie en raison de simples infections, comme la septicémie et la pneumonie, la naissance avant terme et des problèmes respiratoires. En outre, un tiers de tous les décès d’enfants sont liés à la malnutrition ; l’amélioration de la nutrition est donc un facteur essentiel à la survie des enfants.

Le Canada aide à réduire le fardeau des maladies grâce à l’Alliance GAVI, dans le cadre d’un effort collectif pour accroître la couverture de la vaccination en Afrique, en Asie et en Amérique latine, où le projet mis en œuvre a permis d’éviter cinq millions de décès depuis 2000.

Le monde est de plus en plus conscient de l’importance de la nutrition pour la santé des mères et des enfants ; sans aliments nutritifs et suppléments, l’esprit et le corps ne peuvent se développer. Après presque 20 ans d’expérience comme chef de file actif, le Canada contribue aux programmes destinés aux enfants en bas âge – une période critique de leur développement – en fournissant des vitamines et des minéraux, l’un des moyens éprouvés les plus efficaces d’assurer aux enfants le meilleur départ possible dans la vie. Pour le moment, je crois que nous avons une occasion unique d’harmoniser nos efforts dans le cadre du Mouvement pour le renforcement de la nutrition (SUN), et d’offrir des suppléments nutritionnels et des aliments de meilleure qualité à encore plus de mères et d’enfants.

Si nous voulons atteindre les objectifs de l’Initiative de Muskoka lancée par le G8, de la Stratégie mondiale et de la Commission, nous devons aller de l’avant et nous engager fermement à faire de la santé des femmes et des enfants une priorité. Ce n’est possible que si tous les partenaires respectent leurs engagements.

Afin de remplir nos engagements, nous devons également transmettre nos connaissances et nos pratiques exemplaires. Le Réseau canadien sur la santé des mères, des nouveau nés et des enfants (SMNE), établi en 2010, est coprésidé par Mme Dorothy Shaw, du BC Women’s Hospital & Health Centre, et Mme Rosemary McCarney, présidente et chef de la direction de Plan Canada. Le Réseau vise à coordonner la collecte de données en faisant un suivi des indicateurs de santé et en en rendant compte, pour permettre ainsi à des groupes et à des partenaires de comparer et d’évaluer les progrès réalisés dans la lutte pour sauver la vie de femmes et d’enfants. Il déterminera aussi les possibilités actuelles et nouvelles liées aux investissements et aux projets en SMNE qui permettront de mieux intégrer les activités de prévention et de promotion en matière de santé ainsi que les soins de santé dans les pays en développement, et de diffuser de nouvelles données probantes et des connaissances sur les innovations qui peuvent améliorer les progrès.

Le Canada demeure pleinement résolu à améliorer la santé des femmes et des enfants et à faire progresser les travaux entrepris dans le cadre de ces initiatives. Cependant, l’argent, à lui seul, ne permettra pas de résoudre tous les problèmes et toutes les difficultés. En tant que partenaires dans cette lutte pour améliorer la santé des femmes et des enfants, nous devons résolument nous concentrer sur la nécessité de concrétiser nos engagements à mesure que nous avançons. Nous devons nous assurer que nos actions mèneront à des résultats significatifs à long terme. Il nous faut aussi reconnaître que ces résultats ne peuvent être atteints qu’en prenant appui sur le respect des droits de la personne, un élément que le premier ministre Stephen Harper et mon collègue John Baird, ministre des Affaires étrangères du Canada, ont souligné en faisant des droits de la femme un élément central des priorités du Canada en matière de politique étrangère. Nos réussites en tant que chefs de file du développement seront évaluées, dans une large mesure, en fonction des effets positifs à long terme de nos actions sur la vie des femmes et des enfants.